Le 21 juillet 2022, les États-Unis et le Royaume-Uni ont communément annoncé l’entrée en vigueur au 3 octobre 2022 du « Data Access Agreement » , signé en 2019 pour une durée de 5 ans. A compter de cette date, les deux pays auront la possibilité de s’échanger des informations concernant leurs citoyens respectifs … et peut-être pas que. Comme le montre le site du « Department of Justice » (DoJ), cet accord a été signé dans le cadre du « Cloud Act » étatsunien, ce dernier ouvrant la possibilité aux États-Unis de conclure des accords bilatéraux afin de permettre aux autorités de s’échanger des données. Il est le premier du genre, mais pas le dernier : un autre accord a été signé avec l’Australie en 2021, et un troisième avec le Canada est en discussion depuis mars 2022.
L’objectif ? La prévention, la détection, la recherche et la poursuite d’infractions qualifiés de crimes graves (« serious crimes » en anglais). Les catégories citées par l’annonce sont le terrorisme, les crimes à l’encontre des mineurs, ou encore les cybercrimes. Mais en réalité, la définition des « crimes graves » , qui est reprise un peu plus bas dans cet article, est beaucoup plus large.
Le RGPD n’est plus directement applicable au Royaume-Uni depuis sa sortie de l’Union européenne, mais le pays a fait l’objet d’une décision d’adéquation. Cela garantit que le niveau de protection des données personnelles au Royaume-Uni est sensiblement équivalent à celui proposé par le RGPD, ce qui permet des échanges de données personnelles facilités. Néanmoins, au regard des récentes décisions des autorités de protection des données vis à vis des outils étatsuniens, il est légitime de se demander quel impact pourrait avoir cet accord sur le niveau de protection des données personnelles au Royaume-Uni.
